Voyager en toute liberte, c'est l'impression que donnent nos photos. Parcourir des espaces immences, rencontrer des gens accueillants. Pourtant, comme vous allez le decouvir en lisant ces lignes, cela ne represente pas tout a fait la realite.
Le premier soir en partant de Tashkurgan, nous nous sommes arretes dans un village kirghiz et avons demande a une femme ou nous pouvions camper. La jeune femme nous a indique un coin un peu marecageux juste derriere la maison. Quand son mari est rentre, il nous a invite au the et nous dit de venir dormir a l'interieur mais de planter la tente quand meme pour ne pas avoir de problemes avec la police. En effet, les touristes sont senses dormir uniquement dans des hotels habilites a recevoir les etrangers.... Mais ce n'est mentionne nul part.
Nous montons la tente et une tempete se leve. Nous restons bien au chaud toute la soiree a discuter des differences de cultures entre le Kirghizstan et ici. Il y a des regions completement kirghizes au Xinjiang. Certains ont encore des familles au Kirghizstan, mais ils ne peuvent pas y aller car ils doivent d'abord acheter tres tres cher un passeport qui prendra plusieurs annee (3 a 5 ans) avant d'etre edite. Finalement une fois que la tempete s'est calmee, nous decidons d'aller dormir dans notre tente pour ne pas creer d'ennuis a cette famille sympatique.
Le lendemain, nous nous lancons a l'assaut du plateau de Suu Bashi (tete de la riviere) 4000 et quelques metres surplombe par le magnifique Muz Too (mustag Ata), 7535 m. L'apres midi, Pierre ressent fortement l'effet de l'altitude. Mal de crane, plus de forces, envie de vomir et peine a respirer. Nous insistons un peu, mais une tempete de neige se leve et Maha subit une creuvaison ce qui nous decide a nous arreter. Nous trouvons un fosse d'ou on ne nous voit pas de la route et nous installons la tente sous la neige. Ensuite apres 3/4 d'heure d'essais, impossible de faire demarrer notre rechaud a gazoil. Nous mangerons des fruits sec et nous coucherons a 7 heures du soir... histoire de bien recuperer.
Apres une bonne nuit, nous repartons en meilleure forme que la veille. Nous passons devant le fameux Karakul. Un piege a touriste ou chaque pas coute de l'argent. Nous ne nous arretons pas et trouvons 500m plus loin un petit lac aussi joli et epargne des yourtes en betons, des portes a la chinoise et de rabateur kirghizes proposant de dormir dans une yourte. Le soir apres avoir bien roule, nous nous arretons dans un petit restau kirghiz pour se payer un bon plov. Il s'agit d'un camp pour les travailleurs d'une mine de fer. Le decord n'est pas super, mais la cuisiniere tres accueillante. Nous decidons de rester dormir ici pour bien nous restorer. La question de la police n'est meme pas evoquee. Nous passons une bonne soiree en compagnie de la cuisiniere, de son frere, de son mari et des Kirghiz de passage.
Le lendemain, nous laissons l'immence vallee au pied du Kongur 7600 et quelques metres pour rentrer dans une vallee tres encaissee. La descente est un vrai regal et nous recompense de toutes les montees precedentes. En debut d'apres midi, apres le passage du check point de Guez, nous rencontrons une grosse tempete de sable. Impossible d'avancer. Apres avoir attendu une demie heure derriere un gros rocher, nous decidons d'avancer quand meme. Fatigues du vent et du sable dans la bouche, nous nous arretons dans une petite cabane au bord de la route et proche d'un village. Un berger kirghize nous y autorise...
Nous preparons un the et des pates... puis des villageois viennent nous voir. Une femme, ne voulant pas laisser une autre Kirghize dans un tel lieu, nous invite chez elle. Apres lui avoir demande si ca ne lui causerait pas de probleme, vis a vis des authorites, nous la suivons et nous installons tranquillement chez elle. Vers 22h, des militaires equipes de gilets pare balles et armes jusqu'aux dents debarquent dans la maison et verifient nos identites. Deux explications : soit un voisin a appele la police, soit la plus vraissemblable, le mari de notre hote a appele la police pour dire que nous etions chez lui en pensant faire bien. Mais le resultat est le meme. Nous devons evacuer les lieux fissa, fissa.
Par chance, le chef parlait ouigour. Nous avons donc pu negocier de ne pas rentrer directement a Kashgar car il nous restait en principe encore deux jours de velo. Il arrete une voiture capable de transporter nos velos et sensee nous deposer dans un hotel a mis chemin pour Kashgar. En realite le conducteur (un peu debilou) nous explique une fois sur place qu'il n'y a aucun hotel dans ce village. Deseperes, a 1 heure du mat, nous trouvons un emplacement un peu a l'ecart du village. Nous decidons de dormir a la belle etoile pour pouvoir lever le camp rapidement le lendemain matin. Malheureusement, a deux heures du mat, une tempete se leve et nous devons monter la tente en urgence.
La suite est plus tranquille mais nous gardons un petit gout amer et esperons que la famille n'aura pas d'ennuis a cause de nous (vraissemblablement non). Nous rejoignons Kashgar, le vent (toujours pas tombe) en poupe. Celui-ci nous joue quand meme encore un petit tour. Un foulard s'echappe de la poche de Pierre et vient s'enrouler dans le derailleur de Maha. Pour reparer, Pierre cale son velo au bord d'un pont..... et patratra, le velo, pousse par le vent se retrouve 3 metres plus bas apres avoir fait plusieurs tonneaux. Bonjour la galere pour le remonter......Mais il n'y a pas de degats. Il est tres vieux, mais tres solide ce velo....
lundi 11 mai 2009
jeudi 7 mai 2009
Photos KKH cote chinois
samedi 2 mai 2009
Bienvenue en chine
Coucou a tous
Nous sommes a Tashkurgan (Xinjiang, Chine). Nous sommes arrives hier soir apres 16h de route ou plutot d'attente dans les 4 check points (2 de chaque cote) + la neige au col (cf. photo ci dessous). Les douaniers (surtout du cote chinois) fouillent tous les sacs un par un, les vehicules, et jettent un coup d'oeil aux culottes des filles etrangeres.... Apres tout ca, il etait minuit passe et nous avons du pedaler comme des tares sur des avenues immenses pour suivre le taxi de l'hotel. Mais l'hotel est plutot bien et une fois que nous demasquons le receptionniste (un kirghiz pure souche) il nous donne une bonne chambre avec une douche chaude..quel bonheur, l'eau chaude qui tombe du ciel....
Quel plaisir de retrouver de bons Plov, Shashlik, et autres mets Ouigour (tres proche des repas Kirghiz). Ca change du Rice-Daal (riz-legumineuse), Chapic (Chapatti) du Pakistan. Quel plaisir aussi de revoir des femmes dans la rue. La plupart sont d'ailleurs assez sexys avec leurs jupes et leurs bas en laine. Elles portent un petit chapeau circulaire surmonte d'une chale blanc. Il y a beaucoup de turkophones (Ouigours, Kirghizes) et c'est une chance car les Chinois Han ne parlent absolument pas l'anglais et nous parlent en chinois comme si nous comprenions.....
Demain, depart vers Kashgar, le Mustag Ata (7546m) en point de mire. Nous mettrons probablement une semaine et prevoyons d'arriver dimanche prochain pour le fameux marche de Kashgar.
Nous sommes a Tashkurgan (Xinjiang, Chine). Nous sommes arrives hier soir apres 16h de route ou plutot d'attente dans les 4 check points (2 de chaque cote) + la neige au col (cf. photo ci dessous). Les douaniers (surtout du cote chinois) fouillent tous les sacs un par un, les vehicules, et jettent un coup d'oeil aux culottes des filles etrangeres.... Apres tout ca, il etait minuit passe et nous avons du pedaler comme des tares sur des avenues immenses pour suivre le taxi de l'hotel. Mais l'hotel est plutot bien et une fois que nous demasquons le receptionniste (un kirghiz pure souche) il nous donne une bonne chambre avec une douche chaude..quel bonheur, l'eau chaude qui tombe du ciel....
Quel plaisir de retrouver de bons Plov, Shashlik, et autres mets Ouigour (tres proche des repas Kirghiz). Ca change du Rice-Daal (riz-legumineuse), Chapic (Chapatti) du Pakistan. Quel plaisir aussi de revoir des femmes dans la rue. La plupart sont d'ailleurs assez sexys avec leurs jupes et leurs bas en laine. Elles portent un petit chapeau circulaire surmonte d'une chale blanc. Il y a beaucoup de turkophones (Ouigours, Kirghizes) et c'est une chance car les Chinois Han ne parlent absolument pas l'anglais et nous parlent en chinois comme si nous comprenions.....
Demain, depart vers Kashgar, le Mustag Ata (7546m) en point de mire. Nous mettrons probablement une semaine et prevoyons d'arriver dimanche prochain pour le fameux marche de Kashgar.
vendredi 1 mai 2009
Ca roule au Pakistan
Apres Karimabad, dernier point internet au Pakistan, nous sommes alles en deux jours a Passu, petit village dont on avait beaucoup entendu parle. Maleureusement, le printemps se faisant un peu attendre, le village etait un peu terne et les bonnes adresses fermees. En route nous avons atteri chez le juge regional. Apres avoir demande a plusieurs hotel (plus ou moins ouverts) si nous pouvions monter notre tente, nous allions abandonner car ils demandaient vraiment trop d'argent. Et puis notre sauveur, le fils du juge est arrive et nous a invite sans hesitation. Encore une super soiree chez des gens tres curieux de nous connaitre et tres genereux. Nous sommes encore repartis avec plein de petits cadeaux. C'est tres genant, mais cette fois nous avions prevu un petit present pour chacun.
Le premier jour a Passu, nous avons teste notre pied marin sur les ponts suspendus de pres de 50 m de long. Un bon challenge pour vaincre le vertige car les planches sont espacees d'environ 1 m les unes des autres.
Ensuite constatant deseperes que les treks risquaient d'etre limites par la neige, nous nous sommes engages dans la vallee annexe de Shimshal reputee pour etre tres froide. Effectivement, apres 5 heures (75 km) de route sur une piste vertigineuse dans une jeep qui puait le gazoil, nous sommes arrives en pleine nuit dans une guest house glaciale, mais neanmoins confortable. Apres une journee dans le village ou nous avons ete invite a partager le repas d'une famille qui preparait ses terres pour les cultures (patates, ble, orge) nous avons decide de rentrer a Passu a pied pour pouvoir apprecier les paysages fantastiques que nous n'avions pus qu'appercevoir a l'aller. Une bonne idee car les paysages sont grandioses, mais qui s'est averee un peu penible sur la fin vu la longueur des vallees et les ampoules aux pieds. Par chance des touristes Canadiens avaient eu la bonne idee de faire l'aller retour dans la journee et nous ont epargne les 10 derniers kilometres.
Et nous voila repartis a velo direction Sost, la derniere bourgade avant la frontiere. Bivouac dans le jardin d'une grande famille dans un petit village. Nous sortons tous les jeux que nous connaissons et rions bien avec la ribambelle de gamins.... Mais nous sommes tres surpris : Personne ne nous a invite, pas meme a boire un the. Ca nous parrait vraiment bizarre et nous tentons en vain de trouver une explication. Comme quoi on s'habitue vite aux bonnes choses.
Arrives a Sost, quelle horreur... des carres en betons poses au bord d'une route. Presque tous les hotels et les shops sont fermes car la frontiere n'est pas encore ouverte. Le manager de l'hotel ou nous comptions dormir etait de passage et accepte de garder nos velos pendant que nous irons visiter la vallee de Chapursan. Au bout de cette vallee, c'est le couloir de Wakhan en Afganistan. Maha espere bien que nous pourrons aller jusqu'au col frontiere pour y rencontrer les Kirghizes refugies ici depuis l'arrivee des Russes en Asie Centrale au XIXieme siecle. Mais comme le col est ferme par la neige, nous nous contenterons d'aller passer une nuit dans un petit hameau ou les Kirghiz, une fois l'ete venu, viennent echanger leur annimaux (moutons et yaks) contre des vivres (farine, sel, sucre.....) car le couloir de Wakhan est tres isole et il n'y a ni magasins, ni ecole, ni hopital, ni aucune administration. Les gens ne savent ni lire ni ecrire....
Le premier jour a Passu, nous avons teste notre pied marin sur les ponts suspendus de pres de 50 m de long. Un bon challenge pour vaincre le vertige car les planches sont espacees d'environ 1 m les unes des autres.
Ensuite constatant deseperes que les treks risquaient d'etre limites par la neige, nous nous sommes engages dans la vallee annexe de Shimshal reputee pour etre tres froide. Effectivement, apres 5 heures (75 km) de route sur une piste vertigineuse dans une jeep qui puait le gazoil, nous sommes arrives en pleine nuit dans une guest house glaciale, mais neanmoins confortable. Apres une journee dans le village ou nous avons ete invite a partager le repas d'une famille qui preparait ses terres pour les cultures (patates, ble, orge) nous avons decide de rentrer a Passu a pied pour pouvoir apprecier les paysages fantastiques que nous n'avions pus qu'appercevoir a l'aller. Une bonne idee car les paysages sont grandioses, mais qui s'est averee un peu penible sur la fin vu la longueur des vallees et les ampoules aux pieds. Par chance des touristes Canadiens avaient eu la bonne idee de faire l'aller retour dans la journee et nous ont epargne les 10 derniers kilometres.
Et nous voila repartis a velo direction Sost, la derniere bourgade avant la frontiere. Bivouac dans le jardin d'une grande famille dans un petit village. Nous sortons tous les jeux que nous connaissons et rions bien avec la ribambelle de gamins.... Mais nous sommes tres surpris : Personne ne nous a invite, pas meme a boire un the. Ca nous parrait vraiment bizarre et nous tentons en vain de trouver une explication. Comme quoi on s'habitue vite aux bonnes choses.
Arrives a Sost, quelle horreur... des carres en betons poses au bord d'une route. Presque tous les hotels et les shops sont fermes car la frontiere n'est pas encore ouverte. Le manager de l'hotel ou nous comptions dormir etait de passage et accepte de garder nos velos pendant que nous irons visiter la vallee de Chapursan. Au bout de cette vallee, c'est le couloir de Wakhan en Afganistan. Maha espere bien que nous pourrons aller jusqu'au col frontiere pour y rencontrer les Kirghizes refugies ici depuis l'arrivee des Russes en Asie Centrale au XIXieme siecle. Mais comme le col est ferme par la neige, nous nous contenterons d'aller passer une nuit dans un petit hameau ou les Kirghiz, une fois l'ete venu, viennent echanger leur annimaux (moutons et yaks) contre des vivres (farine, sel, sucre.....) car le couloir de Wakhan est tres isole et il n'y a ni magasins, ni ecole, ni hopital, ni aucune administration. Les gens ne savent ni lire ni ecrire....
Inscription à :
Articles (Atom)